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Martin Malvy, président du comité de bassin Adour-Garonne

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« Le changement climatique : s’adapter ou disparaître »
En réponse à ce qu’il est maintenant convenu d’appeler « l’urgence climatique », nous avons décidé en mai 2016 de lancer l’élaboration d’un « Plan d’adaptation au changement climatique » pour le Bassin Adour-Garonne. Vous avez adopté ce Plan en Comité de bassin du 2 juillet, et nous ne pouvons que nous en féliciter.
La qualité et l’opérationnalité des travaux qui ont été menés en concertation avec les différentes composantes du Comité, ses partenaires professionnels et citoyens, les services de l’Etat et ceux de l’Agence, méritent d’être saluées. Et il nous faut remercier celles et ceux qui, venant d’horizons divers, ont débattu et conclu avec le sens de l’intérêt général.
Le climat change. Nous le constatons tous les jours d’un point à l’autre de la planète. Catastrophes répétées, réchauffement. Au-delà des hommes, faune et flore en danger, disparition d’espèces, allongement des périodes d’étiage quand ce n’est pas submersion ou assèchement des cours d’eau. Plus personne ne le conteste. La planète va mal et nous avec.
En Adour-Garonne nous serons tous affectés. Si nous ne changeons rien à nos modes de vie, de production et de consommation, aux politiques d’urbanisme et de transport, celles et ceux qui seront là dans 30 ou 40 ans seront confrontés à l’insupportable. Les quantités d’eau dont ils disposeront ne seront plus que 50% de ce que, tous secteurs confondus, nous consommons aujourd’hui.
Le Plan d’Adaptation identifie les incidences auxquelles il convient de se préparer et propose des actions pour limiter les effets du réchauffement à l’échelon local. Il livre aux gestionnaires et citoyens du territoire des perspectives ciblées. Agir est urgent. Il ne faut pas se leurrer. La compétition pour l’accès à l’eau sera sévère, conflictuelle. Le problème sera quantitatif, mais s’imposeront dans le même temps et progressivement des méthodes de traitement plus coûteuses, parce que la qualité de l’eau elle-même sera mise en cause par le réchauffement et la raréfaction dont l’impact se répercutera sur les écosystèmes aquatiques et la chaîne de la biodiversité.
Tout ceci nous avons le devoir de le dire. Mais aussi d’assortir le discours de la manière avec laquelle nous serons collectivement en mesure de répondre. Pas dans 10 ans. Demain. Ce Plan éclaire et suggère. J’espère qu’il inspirera les politiques régionales et locales et convaincra ceux qui haussent les épaules et se désintéressent du sujet parce que l’irrémédiable se produira quand ils ne seront plus là, ou ceux qui s’inclinent devant l’épreuve, tout simplement parce qu’ils l’estiment hors de portée.
Nous n’avons pas le droit de raisonner comme ceux-là. Mais le devoir de dire haut et fort, partout, y compris au sommet de l’Etat comme nous l’avons fait avec Carole Delga, Présidente de la région Occitanie et Alain Rousset, Président de la région Nouvelle-Aquitaine, qu’il est grand temps de sonner la mobilisation générale.
Le changement climatique, cela se résume ainsi : s’adapter ou disparaître.
Martin Malvy
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